Thibaud Rolland

« Chaque année il y a des initiatives réussies et d’autres à améliorer. On apprend vraiment à chaque édition. Pour autant, avec l’édition 2022, on a vraiment eu le sentiment de se rapprocher de l’objectif et d’un format abouti pour le festival.  »

Retour sur l’édition 2022 qui s’inscrit comme une année record avec 35.500 entrées payantes et 21 concerts complets. Thibaud Rolland, directeur du festival, raconte cette édition et les coulisses de la préparation de la 50ème année à venir.

Découvrez son témoignage !

S.T : Bonjour Thibaud, félicitations pour cette 49ème édition des Nancy Jazz Pulsations ! Pouvez-vous vous présenter et présenter le festival ?

T.R. : Mon nom est Thibaud Rolland et je suis directeur-programmateur. Nancy Jazz Pulsations s’étend chaque année à Nancy et dans toute la région, sur la première quinzaine d’octobre et accueille plus de 150 concerts mélangeant les genres, les esthétiques et les origines. Pour résumer, pendant le festival, c’est toute la ville qui vit au rythme des concerts : dans les 9 salles, mais aussi les hôpitaux, les écoles, les bars et les multiples lieux partenaires du OFF. On observe un véritable attachement local à l’événement.

S.T. : Cette année a été une année exceptionnelle avec plus de 35 000 places payantes vendues. Comment expliquez-vous cette édition record ?

T.R. : On est ravi de cette fréquentation et on a aussi conscience de la chance que nous avons, car on sait que ce ne fut pas toujours la même réussite pour les festivals cette année. Je crois que NJP se renouvèle doucement depuis l’édition « collector » d’octobre 2020 qui a permis de repenser les espaces et la convivialité du site principal, le Parc de la Pépinière, tout en gardant le lien avec les publics en temps de crise. Je pense que l’attention particulière portée à l’accueil, au confort et à la décoration du festival améliore et fidélise d’autant plus.
De plus, la programmation « IN » du festival est pensée en termes de soirées et de lieux afin que chaque public puisse s’y retrouver. La recette qui fait ce succès pourrait être résumée uniquement avec la soirée du vendredi 14 octobre de cette année. Vitalic faisait vibrer l’Autre Canal quand November Ultra enchantait la Basilique St Epvre. Ambrose Akinmusire séduisait le public assis du Théâtre de la Manufacture alors que le Chapiteau s’embrasait avec la crème du reggae/dub français – Biga*Ranx, L’Entourloop et Stand High Patrol – avant de laisser place à une soirée jusqu’au petit matin au Magic Mirrors. Sur cette soirée, tous les spots étaient pleins.
Cette soirée reggae/dub et le « Chapiteau Rap », avec Dinos, Jazzy Bazz, Eeasah Yasuke, Makala et Mehdi Maizi, ont concouru à rajeunir l’audience du festival. Ce rajeunissement du public a pu être possible grâce à 3 facteurs : la communication, la mise en place du « pass culture » sur plusieurs soirées combinée avec des partenariats (Lycées ou associations) et enfin un « tarif jeune » pour les moins de 26 ans permettant d’accéder aux concerts à un prix entre 15 et 20€.

S.T : Quel aura été l’impact de cette grande stratégie de communication finalement ?

T.R. : Avec l’arrivée d’une nouvelle attachée presse, Marie Britsch, nous avons fait évoluer notre stratégie de communication. D’une part, nous nous sommes rapprochés des blogs spécialisés comme Interlude ou Electronews pour promouvoir nos événements au-delà de Nancy, en allant chercher une nouvelle cible. D’autre part, nous avons aussi amplifié notre présence dans le Grand Est (Reims, Strasbourg, Metz…).
En plus de ces campagnes de communication, on a développé une campagne marketing sur les réseaux sociaux et en display sur des sites comme InfoConcert ou See Tickets et on utilise aussi un logiciel webmarketing qui permet de cibler les newsletters. On a aussi créé un compte TikTok cette année que nous avons alimenté avec des réels quotidiens pendant 10 jours de festival.
Ce type de communication ainsi que les types de programmation détaillés précédemment ont impacté l’âge moyen du festivalier qui est passé de 46 à 37 ans sur cette édition 2022 ! Un rajeunissement lié à ces deux Chapiteaux Rap et Dub mais aussi au focus qui est fait sur le « nu jazz », ce jazz « qui se danse et se vit debout » réinventé par la house ou le hip hop et vecteur du rajeunissement de l’audience du jazz. Un jazz « hybride » largement présent dans la programmation cette année (Snarky Puppy, Kokoroko, Emma-Jean Thackray, Ashley Henry…).

S.T : Cette année était la 49ème année de Nancy Jazz Pulsations. A quoi doit-on s’attendre pour le 50eme anniversaire ?

T.R. : On travaille à la fois sur la mémoire du festival avec une grosse exposition immersive qui ouvrira au printemps, un documentaire, un site internet dédié aux archives mais aussi un livre.
Pour autant, il faut aussi que ce cinquantenaire soit une fête mémorable et pour cela on a quelques idées dans la poche dont on ne parlera pas ici !

Rendez-vous du 7 au 21 octobre 2023 !

En tout cas, on a déjà hâte d’y être ! Merci beaucoup Thibaud !